Notre histoire

La Société de criminologie du Québec est un organisme à but non lucratif qui se veut au carrefour de la recherche scientifique, de la pratique professionnelle et de l'action communautaire en matière de justice pénale.

Elle fut fondée en 1960 par un groupe de personnes préoccupées par l'augmentation de la criminalité, par la nécessité d'assurer une meilleure protection publique et par le désir de mieux coordonner, mais aussi d'humaniser l'intervention auprès des contrevenants jeunes ou adultes.

Ces personnes venaient de tous les horizons: policiers et psychiatres, administrateurs de pénitenciers et éducateurs, universitaires et magistrats, membres du barreau et du clergé, intervenants d'organismes communautaires et citoyens bénévoles. Tous avaient réalisé qu'un cadre favorable au dialogue et aux échanges, dans une perspective d'étude scientifique et de confrontation loyale d'opinions sur des sujets prêtant à controverse, était indispensable pour promouvoir la justice pénale. La création de la Société de criminologie s'est donc effectuée dans le but de concrétiser cette volonté.

HISTORIQUE

Le journal Le Devoir daté du 8 octobre 1960 titrait en page 6 : La Société de criminologie du Québec a été fondée récemment. « Une Société de criminologie du Québec a été fondée au cours des derniers mois dans la province. Elle groupe tous ceux qui exercent professionnellement une activité dans le secteur de la criminalité. »


Les débuts

Au début des années 1960, le Québec est en pleine effervescence. Les projets foisonnent, les esprits sont insatiables. C’est une époque marquée par la professionnalisation dans les secteurs qui touchent de près ou de loin à la marginalité et la criminalité. Apparaissent non seulement des intervenants spécialisés dans le traitement de la délinquance, mais aussi des courants réformistes dans le domaine pénal. « Les institutions étant désuètes et le personnel sous-qualifié » selon les penseurs de l’époque, il est largement question de moderniser le système pénal, de former un personnel compétent et de travailler étroitement avec les milieux scientifiques. 

Notre fondateur

Fondée par Denis Szabo en même temps que la maîtrise en criminologie de l’Université de Montréal, premier programme en criminologie du Canada, la Société de criminologie du Québec vient répondre à ces préoccupations. 

Ainsi, dans l’article du Devoir, il est mentionné que la création de cette organisation au Québec vise non seulement à réunir tous ceux qui exercent une responsabilité dans le secteur de la criminologie, mais encore à créer un organisme d’étude et d’action sociale qui coordonnerait les efforts faits en vue d’améliorer le fonctionnement des divers services qui œuvrent dans le domaine.

Face au développement de la criminologie comme science, au travail de mise au point de méthodes de rééducation, à l’intérêt des pouvoirs publics dans les méthodes de traitement et dans les possibilités de réhabilitation, la création de la SCQ est venue apporter unité et prestige à tous ces efforts.

Les premiers acteurs

Les premiers acteurs de cette organisation sont tant des universitaires que des professionnels et tous les secteurs du système pénal s’y retrouvent déjà, qu’ils soient juge, shérif, policier, gouverneur de la prison de Montréal, au service de la protection de l’enfance, des libérations conditionnelles, de la société John Howard ou encore abbé comme aviseur moral. 

Tous se sont ainsi un jour de 1960 assis autour d’une même table pour : « trouver des solutions au problème de la criminalité » ; « assurer des contacts et harmoniser la collaboration » ; « promouvoir les réformes pénales » ; « valoriser une orientation scientifique et humaine des interventions » ; « permettre à des spécialistes de faire valoir leurs observations » et enfin « promouvoir la formation d’un personnel qualifié ». 

Un premier congrès

De fait, dès ses débuts, la Société de criminologie a été active et a mis en place différentes activités pour répondre à ses missions, dont un congrès biannuel, notre fer de lance. 

Notre premier congrès date de 1966. Il réunissait déjà 350 praticiens de la justice - juges, avocats, policiers, gardiens de prison, travailleurs sociaux, prêtres et spécialistes des sciences de l’homme –, dont faisait partie René Levesque, à l’époque Ministre de la Famille et du bien-être. Là aussi « le Devoir » en parle 5 Le lundi 18 avril 1966, il titrait ainsi en sa page 9 : « Les praticiens de la Justice se rencontrent pour la première fois et découvrent la relativité du crime.» 

Il s'agit principalement de gestionnaires

Le premier CA est composé de:
  • R.P.N. Mailloux (psychologie, UdeM)
  • M. D. Szabo, criminologie (UdeM)
  • Dr B. Cormier psychiatre (McGill)
  • Me U. Laurencelle, shérif
  • M. J.P. Gilbert Inspecteur en chef
  • Me H. Masson-Loranger, juge
  • Colonel Ch. Gernacy, gouverneur de la prison de Mtl
  • Dr. C. Mailhiot, DG Service de protection de l’enfance
  • M. G. Tremblay Commission des libérations conditionnelles
  • M. E. Grégoire, DG Société d’orientation et de réhabilitation sociale
  • M. S. Cumas, assistant dir. John Howard Society;
  • l’Abbé Lecavallier

Regards vers l’avenir

Guy Ferland indiquait alors dans Le Devoir lors du premier congrès: « La criminologie, est une discipline nouvelle, qui émerge comme un carrefour absolument indispensable pour tous les praticiens de la justice. C’est sur la criminologie que la justice doit compter pour demeurer vivante c‘est à dire humaine et autant que possible bienfaisante. La délinquance n’est pas seulement un problème judiciaire. »

Il mentionne également que les débats ont tourné autour de deux thèmes, la prévention et la réadaptation et indique que dans ce cadre, les participants ont « affirmé le besoin qu’ils ont les uns des autres dans le traitement des criminels ». 

Si nous ne nous questionnons pas sur les mêmes projets, législations ou mesures aujourd’hui, nous avons encore les mêmes préoccupations et le même objectif d’y travailler ensemble. Soixante ans plus tard… descendants de ces précurseurs, nous sommes toujours là, présents, actifs, motivés !


Logo

Le logo de la Société de criminologie du Québec représente les trois grandes lignes de l'intervention en justice pénale : la prévention, l'administration de la justice et la resocialisation des personnes contrevenantes. Les triangles qui sous-tendent avec leurs formes et leurs contrastes indiquent l'ouverture de la Société de criminologie aux débats de quelque nature qu'ils soient pour faire jaillir des idées susceptibles de stimuler l'évolution du système de justice pénale.